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Expositions 2016 - 04. Yan ZORITCHAK. ENERGIE

ESPACE  ENERGIE  EXOPLANETES

Yan  ZORITCHAK

Du 16 juillet au 29 août 2016

 

Cet été, le Manoir de Fontaine, siège du Musée de la Verrerie à Blangy sur Bresle, accueille Yan  ZORITCHAK.

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  Yan ZORITCHAK

   Biographie : Yan ZORITCHAK est né 1944 à Zdiar, en Slovaquie. Il fait ses études artistiques à l'Ecole des Arts Décoratifs de Bratislava puis à l'Ecole Supérieure du Verre Appliqué de Zelezny Brod (1959-1963) et à la Haute Ecole des Arts Appliqués de Prague (1963-1969).

   Depuis 1970, il vit et travaille en France, où ses mérites sont reconnus depuis de nombreuses années puisqu'il a été nommé Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en 1987.

   Depuis 1973 l'artiste a réalisé plus de 80 expositions personnelles en Europe, aux USA et au Japon. Il est le lauréat de prix internationaux prestigieux.

 

 EXO PLANÈTES

   Inspiration : ce terrien d’origine, devenu citoyen du monde et piéton spatial, est fasciné par les astres. Il observe le ciel, non pour le décrire et le représenter, mais pour le réinventer et en précipiter devant le spectateur ébloui, des fragments de lumière solidifiés.

   Le souffle primordial du big-bang est son moteur, son énergie créatrice. Comme l’Univers, son œuvre est pluridimensionnelle, en expansion permanente, instable, imprévisible et encore mystérieuse. Formes et contenus transcrivent et transfigurent l’idée qu’il s’est faite de l’espace. Chaque sculpture est un espace en soi, un milieu de transition qui fait lien avec le grand ensemble. Virtuelles et réelles tout à la fois, elles exigent la relativité : relativité optique et philosophique.

   Yan ZORITCHAK commente ainsi les relations entre cette passion et son art (27 septembre 1995, site ARTS et LUXE):

« Par une balade dans la voie lactée, nous menant d'un espace intergalactique à la ceinture des astéroïdes, j'aimerais évoquer par mes sculptures la relation entre l'espace-temps et l'homme. Pour suivre ce fil d'Ariane, j'utiliserai le verre, premier matériau de synthèse créé par l'homme, et vecteur de la communication du troisième millénaire. Cette matière noble nous permet de regarder de l'infiniment petit jusqu'aux quasi limites de l'infini. Mes sculptures me permettent de ramener sur la terre des portions de l'espace, facilitant à chacun de nous le voyage dans l'univers. Par le jeu lumineux de la réflexion et de la réfraction, dans mon esprit ou dans la vision de l'homme, on approche la quatrième dimension. »


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Photo Pedro GRANERO

 ÉNERGIE

De sa rencontre, lors d’un vernissage à l’ONU, avec le professeur Rolf-Dieter HEUER, directeur du laboratoire européen pour la physique des particules, couramment désigné sous l'acronyme CERN (Conseil européen pour la recherche nucléaire), va naître une nouvelle aventure.

Le dispositif CERN Art crée un dialogue entre science et art. l’artiste invité au CERN est plongé dans les centaines d’informations concernant les processus de recherche, s’en nourrit et les faits transpirer dans son art, permettant de mettre en lumière le véritable sens humain de l’avancée scientifique

Yan Zoritchak recycle les déchets de verre optique agrémentés de système de luminescence pour matérialiser l’expérience faite sur les particules ... Du haut de ses cinquante années d’expérience l'artiste analyse le processus de collision des particules effectué à grande échelle et le reproduit dans son atelier : il s’agit de créer un contraste thermique avec le verre chauffé à une température extrême dans une sculpture de verre optique soudainement mis en contact avec le froid. La cryo-technologie, qui peut préserver des ovocytes et donc la vie, peut rendre l’énergie visible, esthétique et poétique.

Les deux démarches, de l’artiste et du scientifique, interfèrent ; l’artiste ne peut directement influencer le scientifique mais le hasard rencontré par la démarche de création de l’œuvre peut inspirer le scientifique. Ainsi sont nées les « ENERGIE ».

(source : Antoine Guillot dans Carnet d’Art N°6 - 2015)

 

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Photos Pedro GRANERO

   

 

   L'exposition est ouverte de 14 à 18 heures, tous les jours, excepté le mardi, du 16 juillet au 29 août 2016.

   Il serait dommage de passer sans pousser la porte des salles d'exposition du Manoir, pour se laisser bercer et écouter battre son cœur.

 

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Photo Pedro GRANERO

 

Musée de la Verrerie à Blangy sur Bresle (76340)  Autoroute A28, sortie n°5.

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Pour tout renseignement www.amafontaine.fr ,

09 62 12 90 70, amafontaine@orange.fr

 

 

 

 

 

 

 

---------- Et voici quelques photographies de l'exposition au Manoir de Fontaine: ------

 

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Pour aller plus loin :

À propos des œuvres titrées « ÉNERGIE »

Voici les propos d’Antoine Guillot, dans "Carnet d’Art" n°6, nous faisant entrevoir le monde de Yan ZORITCHAK, et permettant de partager un peu de sa démarche créatrice.

 

« Non loin de l'imaginaire du savant fou enfermé dans son laboratoire secret, Yan Zoritchak est artiste sur verre depuis plusieurs décennies et profite de l'invitation de Rolf-Dieter Heuer (directeur Général du CERN à Genève) pour expérimenter ses dernières créations.

 

    Il utilise ainsi des produits de recherches scientifiques déjà exécutés en récupérant les déchets de certaines expériences. Zoritchak recycle ces matériaux au coût très important et aux propriétés particulières. Il s'agit de déchets de verre optique agrémentés d'un système de luminescence pour matérialiser l'expérience faite sur les particules. Ainsi, il ne faut pas gâcher mais détourner ces déchets. Que ceux-ci deviennent source et ressource. Serein, l'artiste a conscience d'avoir l'histoire de l'humanité à ses côtés, en faisant référence à l'état de la planète, cette mère porteuse magnifique lorsque l'on sait l'utiliser, ou encore à nos ancêtres utilisant la cendre et le sang des morts pour peindre les fresques préhistoriques sur les parois des grottes. Du haut de ses plus de cinquante années d'expérience, Yan Zoritchak analyse le processus de collision des particules effectué à grande échelle par le CERN pour le reproduire dans son atelier. Il s'agit en réalité, à une échelle infiniment plus petite, de créer un contraste thermique avec le verre chauffé à une température extrême qui est soudainement mis en contact avec le froid en rendant ainsi cette énergie visible, esthétique et poétique dans une sculpture de verre optique de lumière.

 

     Le phénomène physique est alors reproduit à échelle de un à un milliard, à travers deux approches différentes. Le sculpteur s'engouffre dans l'expérience de création par intuition alors que le scientifique effectue minutieusement la même expérience, à une échelle différente, dans un but d'analyse et de compréhension du phénomène. Ainsi les deux démarches se retrouvent face à un résultat équivalent. L'artiste ne peut pas directement influencer le scientifique mais le hasard rencontré par la démarche de création de l'oeuvre peut inspirer la recherche. La rencontre et le dialogue peuvent alors amener des découvertes nouvelles, chacun des partis poursuivant dans sa direction. Tous deux sont créatifs et créateurs dans leur domaine.

 

 

Voilà donc, au hasard d'une rencontre lors d'un vernissage à l'ONU, la fusion de démarches opposées à première vue et pourtant profondément liées puisque le scientifique du CERN ou l'artiste Zoritchak sont tous deux dans la quête infinie de contrôle du hasard face à l'immensité de l'infiniment grand ou de l'infiniment petit. Par la cryo-technologie on peut préserver les ovocytes et la vie, et aussi rendre l'énergie poétique, ce n'est pas le hasard. »

 

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À propos des œuvres titrées

« EXOPLANETES »

Dans l’espace-univers se trouvent les sources de la vie. Aujourd’hui, les exoplanètes décelées et à découvrir sont si nombreuses qu’elles nourrissent l’imaginaire : l’humain se crée représentations et interprétations pour maîtriser et guider ses questionnements. Yan Zoritchak y consacre la majeure partie de son temps et de son énergie.

 

Lisons le magazine "Ateliers d’Art" n°124 de juillet-août 2016. Dans son dossier "Aux confins du monde", Valérie Appert écrit … « les artistes ont longtemps prêté aux astronomes leur main habile, prolongée d'un crayon, pour exécuter sous leur gouverne des "vues d'artistes", ces représentations de corps célestes indétectables ou non photographiables. Jusqu'aux quasars, trous noirs, exoplanètes... qui sont portés aujourd'hui à la connaissance du public.

     C'est ainsi que passionné par le cosmos et la conquête spatiale, l'artiste verrier Yan Zoritchak nous rend l'invisible non seulement visible... mais aussi fréquentable. Car, en introduisant dans ses triangles, sphères ou polygones de verre des volumes régis par le principe de la forme prismatique (qui réfléchit, réfracte ou disperse la lumière), il nous invite à ces voyages lointains que l'on ne fait qu'avec l'esprit. « Quand j'ai commencé mes sculptures, j'avais toute liberté pour créer, mon imaginaire était absolu. Maintenant, la concurrence du télescope spatial Hubble me gâche mon plaisir et m'oblige à aller plus loin pour garder ma liberté de proposition. »

     D'où les exoplanètes, ces planètes qui tournent autour d'autres soleils et qui remplacent désormais dans l'imaginaire terrien un système solaire largement démystifié. « Si l'on envoyait une sonde sur une exoplanète, l'humanité aurait disparu avant que les informations ne nous parviennent. Il faut donc imaginer d'autres moyens de la visiter », s'enthousiasme Zoritchak qui, pour interpréter les formes et couleurs invérifiables des exoplanètes, convoque ses propres outils : la chimie (pour le rendu des couleurs), la mécanique, l'optique et le polissage, effectué au millième de millimètre comme sur un télescope, pour les effets miroir.

/…

« Ce qui doit toucher, c'est l'esthétique de la pièce, la rêverie qu'elle génère. Même si derrière, de façon plus lointaine, se dégage une question métaphysique, difficile à entendre, sur la finitude de l'homme et la limite de sa vie physique. » Car c'est bien de cela qu'il s'agit : le cosmos est le champ de toutes les questions. Mieux : de LA question.

« Quelle est la place de l'homme dans l'univers ? La vie est-elle reproductible ailleurs ? » reprend Laura Capazza-Durand., « Quelle que soit la façon dont ils la mettent en œuvre, nos artistes ont pour point commun cette quête de sens. », « Sans pour autant chercher à effrayer », précise Yan Zoritchak. Au contraire : représenter pour conjurer l'angoisse que suscitent les infinis. »

 

Écoutons encore Yan Zoritchak se confier à Antoine Guillot dans « Carnet d’Art » n°5 :

     « La dimension céleste est un thème qui me plaît. Le 4 octobre 1957, quand Spoutnik est parti dans l'espace, je le regardais et j'écoutais. Je suis un enfant de Spoutnik. Dans mon village natal au milieu des montagnes, je dormais souvent à la belle étoile, le ciel était mon duvet. Aujourd'hui, il y a beaucoup de pollution lumineuse, on ne voit plus un ciel clair à part dans des vallées reculées. Pourtant, il est extraordinaire de regarder la voûte céleste avec cette toute puissance, lointaine mais nous réchauffant quelque part, autant dans notre corps que dans notre esprit.

/…

     Je travaille sur ce thème qui est d'actualité pour l'humanité : les exoplanètes. Dans l'état actuel de ses connaissances, l'homme n'a pas les moyens de voyager hors du système solaire mais je peux proposer des variations sur ces exoplanètes, sur la vie, les formes et les couleurs. J'ai toute la liberté possible car dans notre génération, personne ne peut aller vérifier sur place.

     Les exoplanètes sont enfermées à l'intérieur de mes sculptures dans des espaces que j'imagine.

/…

     Dans mes sculptures, tous les sens sont mis à contribution, même l'odorat, car il faut l'imaginer. Les images se projettent dans l'espace, on voit des volumes mais ils n'existent pas car ce sont des effets de miroir, sans miroir. Les volumes des corps célestes deviennent entiers grâce à la réfraction.

/…

 

     Je ne pense pas être influencé dans ma démarche par d’autres cultures, parce que dans ce domaine la différence culturelle est très grande, certaines cultures n'ont pas les clés pour accéder à mon travail. J'ai vécu des histoires d'après-guerre, je me suis donné les moyens pour voyager et découvrir. Il m'est difficile de baigner dans d'autres cultures et d'en transcrire quelque chose même si les peuples ancestraux et authentiques sont importants pour moi. »

 

 

 

 


Date de création : 23/01/2017 @ 16:03
Dernière modification : 23/01/2017 @ 18:05
Catégorie : Expositions 2016
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